mercredi 25 juin 2008

L'artisanat et ses distinctions...

Pour obtenir la qualité " Artisan "

La qualification d'artisan

Elle est attribuée par le président de la Chambre de métiers aux chefs d'entreprise individuelle et aux dirigeants sociaux des sociétés commerciales immatriculés au Répertoire des métiers.

Elle est également reconnue aux conjoints collaborateurs, aux conjoints associés et aux associés prenant part personnellement et habituellement à l'activité de l'entreprise dans les mêmes conditions de diplômes ou de titres et selon les mêmes modalités.

Conditions requises

Un diplôme professionnel : CAP, BEP ou un titre homologué d'un niveau au moins équivalent dans le métier exercé ou un métier connexe ou une immatriculation depuis au moins six ans dans le métier considéré.

Les demandes de qualité "Artisan"

Les formuler sur papier libre.
Les accompagner d'une photocopie certifiée conforme du diplôme ou du titre,
Les adresser au Répertoire des métiers de la Chambre de métiers de votre département, qui remet une "attestation" et un logo.

Pour devenir " Maître-Artisan "

Le titre de " Maître-Artisan "

Il peut être délivré :
  • soit par le président de la Chambre de métiers de votre département,
  • soit par la commission régionale des qualifications.

Conditions requises

Sur diplôme

Le brevet de maîtrise dans le métier exercé ou un métier connexe et deux ans de pratique professionnelle.

Au titre de la notoriété

Les candidats doivent être immatriculés au répertoire des métiers depuis au moins dix ans et justifier, à défaut de diplôme, d'un savoir-faire reconnu au titre de la promotion de l'artisanat ou de leur participation aux actions de formation.

Les demandes de titre " Maître Artisan "

Dans les deux cas, le dossier de demande, accompagné des pièces justificatives, doit être motivé et adressé au Répertoire des métiers de la Chambre de métiers.

mardi 24 juin 2008

Les tests sur béton

Caractéristiques principales du béton frais

La caractéristique essentielle du béton frais est l'ouvrabilité, qui conditionne non seulement sa mise en place pour le remplissage parfait du coffrage et du ferraillage, mais également ses performances à l'état durci.Il existe un très grand nombre d'appareils de mesure de l'ouvrabilité du béton reposant sur des principes différents. Certains mesurent une compacité, d'autres un temps d'écoulement ou encore utilisent l'énergie potentielle du béton ou nécessitent un apport d'énergie extérieur.On comprend qu'il est difficile de convenir d'un tel appareil tenant compte de tous les bétons possibles pour tous les usages et qui tiennent compte aussi des différents facteurs de l'ouvrabilité. Certains appareils sont utilisés à la fois par les laboratoires et par les chantiers. La distinction proposée est donc parfois assez artificielle, sauf dans le cas d'appareillage très élaboré.




L'ouvrabilité du béton frais.

Il existe de nombreux essais et tests divers permettant la mesure de certaines caractéristiques dont dépend l'ouvrabilité. On n'en citera que quelques-uns qui sont les plus couramment utilisés dans la pratique.Affaissement au cône d'Abrams.Cet essai (slump-test) est incontestablement un des plus simples et des plus fréquemment utilisés, car il est très facile à mettre en œuvre. Il ne nécessite qu'un matériel peu coûteux et peut être effectué directement sur chantier par un personnel non hautement qualifié mais ayant reçu simplement les instructions nécessaires au cours de quelques séances de démonstration. L'appareillage est complètement décrit dans la norme NF P 18-451 et est schématisé sur la figure 6.5.1. Il se compose de 4 éléments: un moule tronconique sans fond de 30 cm de haut, de 20 cm de diamètre en sa partie inférieure et de 10 cm de diamètre en sa partie supérieure; une plaque d'appui; une tige de piquage; un portique de mesure.





Fig. 6.5.1: Mesure de l'affaissement au cône d'Abrams




Les mesures sont évidemment quelques peu dispersées et il ne faut pas accorder à cet essai un caractère trop rigoureux, mais on peut admettre qu'il caractérise bien la consistance d'un béton et permet le classement approximatif indiqué au tableau 6.5.1




Tableau 6.5.1 : Appréciation de la consistance en fonction de l'affaissement au cône


Malheureusement, cet essai ne convient pas pour tester les bétons qui seraient encore plus fermes, plus secs qu'un béton donnant un affaissement presque nul. Dans ce cas-là, il convient de déterminer la consistance du béton frais par une autre méthode, qui s'appelle l'essai Vébé, schématisé sur la figure 6.5.2.




Fig. 6.5.2: Mesure de la consistance (Essai vébé)






Etalement sur table (flow-test)



L'essai d'étalement sur table (Flow-test) consiste à utiliser une table à chocs Fig. 6.5.2 comprenant un plateau métallique animé d'un mouvement vertical. Un moule tronconique disposé sur cette table et du matériau à étudier (mortier ou béton). Après arasement et démoulage (en soulevant le moule), on donne à la table, à l'aide d'une manivelle, quinze chocs en quinze secondes (hauteur de chute = 12,5 mm). Le matériau s'étale sous forme d'une galette dont on mesure les deux diamètres perpendiculaires. L'étalement (en %) est donné par la formule:







Fig. 6.5.2: Mesure de l'affaissement sur table






C'est un essai très simple utilisable sur mortier ou sur béton (moules et tables de dimensions différentes), aussi bien en laboratoire que sur les chantiers (il est dans ce cas, très utilisé en Allemagne). On peut pour le béton admettre les valeurs données dans le tableau 6.5.1


Tableau 6.5.1: Les valeurs d'étalement à la table





Résistance du béton frais.


La résistance du béton frais est faible, mais elle intéresse plus particulièrement les fabricants pour le démoulage immédiat (avant prise du ciment) d'éléments de grande série.À la suite d'études faites sur ce sujet, il semble que:
  • le rapport optimal E/C est voisin de 0,40 (béton plutôt sec),
  • le pourcentage optimalest d'environ 0,38 (soit : G/S = 2,6 valeur élevée),
  • les granulats concassés donnent des résistances plus élevées que les granulats roulés,
  • la fréquence de la vibration est prépondérante (résistance triplée quand on passe de 3000 à 6000 périodes par minute).


Fig. 6.5.3: Résistance du béton frais







La résistance en compression peut atteindre 0,3 à 0,4 MPa tandis que celle en traction ne dépasse guère 1/100e de ces valeurs, soit 0,004 MPa.

La sécurité personnelle au travail... Comment agir?

Choix et utilisation des équipements
de protection individuelle (EPI)

Les équipements de protection individuelle (EPI) sont des dispositifs ou moyens destinés
à être portés ou tenus par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs
risques susceptibles de menacer sa sécurité ou sa santé. Ils sont utilisés quand il n’est pas
possible de mettre en place une protection collective adaptée


I. La règle
L’employeur met à la disposition des salariés
des EPI appropriés aux risques à
prévenir et veille à leur utilisation effective.
On peut citer par exemple :
- les casques qui protègent les salariés
des risques de chute d’objets sur la tête ;
- les gants qui protègent les mains des
salariés des risques de coupures, de
blessures ;
- les lunettes qui protègent les yeux contre
les projections de matériaux ou de produits
;
- les chaussures de sécurité qui protègent
les pieds des salariés contre les risques
d’écrasement par chute d’objets, ou de
coupures par des objets tranchants traînant
au sol. Elles peuvent aussi protéger
des vibrations ;
- les harnais qui protègent des chutes de
hauteur ;
- les bouchons d’oreilles qui protègent du
bruit ;
- les masques anti-poussières qui protègent
des poussières de silice, d’amiante,
de bois... ;
- les vêtements de pluie qui protègent les
salariés contre les intempéries
Les EPI doivent être maintenus dans un
état hygiénique satisfaisant, réparés et
remplacés chaque fois que nécessaire. Ils
doivent être maintenus en état de conformité.
Les EPI sont mis à disposition personnelle,
à titre gratuit, par l’employeur. Ce
dernier doit fixer les conditions de mise à
disposition, d’utilisation, d’entretien et de
stockage de ces EPI.
1) Les différentes catégories d’EPI
Il existe différentes catégories d’EPI, selon
la nature des risques contre lesquels ils
protègent :
- niveau 1 : risques mineurs (C. trav.,
art. R. 233-154) = lunettes de protection,
gants de manutention, vêtements de
pluie, etc. ;
- niveau 2 : risques intermédiaires
(C. trav., art. R. 233-152) = casques de
chantier, masques anti-poussières,
hygrovet, etc. ;
- niveau 3 : risques graves ou mortels
(C. trav., art. R. 233-153) = harnais antichute,
gilets de sauvetage, appareils respiratoires
à ventilation assistée, gants
d’électricien, etc.
2) Les critères de choix
Les critères à prendre en compte sont :
- l’efficacité ;
- le confort et l’innocuité ;
- les conditions d’hygiène et d’entretien ;
- l’acceptation par l’utilisateur ;
- le marquage CE et la conformité à la
norme actualisée.
II. Les conditions d’application
Compte tenu de la nature des obligations
réglementaires, il est conseillé aux employeurs
de :
- désigner dans l’entreprise une personne
chargée de suivre les EPI, de veiller à
leur bon état de fonctionnement et d’entretien,
et d’anticiper les dates de péremption
;
- prévoir sur les lieux de travail des emplacements
de stockage, des housses, sacs
ou boîtes de protection, ainsi que des
produits de nettoyage (pour nettoyer les
bandes réfléchissantes des baudriers de
signalisation par exemple) ;
- informer le personnel, lors de sa formation
aux EPI, sur les problèmes d’entretien
;
- mettre par écrit les consignes d’utilisation,
d’entretien et de stockage des EPI
et les afficher dans les armoires vestiaires
des salariés et les bungalows de
chantier.
III. La vérification des EPI
Les EPI protégeant les salariés contre les
risques graves ou mortels sont soumis à
des vérifications générales périodiques
annuelles qu’ils soient en service ou en
stock.
C’est le cas, par exemple :
- des appareils de protection respiratoire
autonomes ;
- des gilets de sauvetage gonflables ;
- des systèmes de protection individuelle
contre les chutes de hauteur ;
- des gants d’électriciens ;
- des masques de protection contre les
projections de matière en fusion, etc.
Les vérifications sont effectuées conformément
à la notice d’instruction, rédigée
par le fabricant et qui doit être livrée avec
l’équipement.
Le chef d’entreprise peut faire exécuter les
vérifications :
- par une personne compétente de l’entreprise
;
- par un salarié du fournisseur ou du constructeur
;
- par un salarié d’un organisme de prévention
privé.
Ces personnes doivent avoir la compétence
dans le domaine des risques
concernés, l’expérience et la pratique habituelle
des vérifications et la connaissance
des dispositions réglementaires.
Les vérifications doivent porter sur :
- le fonctionnement ;
- la résistance ;
- la compatibilité des équipements entre
eux ;
- les éléments de sécurité ;
- les éléments de confort ;
- le respect des dates de péremption en
fonction des notices d’instruction.
Lorsque les vérifications sont effectuées
par des personnes n’appartenant pas à
l’entreprise, les rapports établis doivent
être annexés au registre de sécurité.
Le registre de sécurité doit être tenu à
disposition de l’inspecteur du travail, des
personnels du service prévention des
CRAM, des collaborateurs de l’OPPBTP,
du médecin de travail.

Historique de la Topographie

L'une des caractéristiques du mot topographie est son indétermination qui a pour origine l'apparition
d'une série de pratiques portant ce nom, parfois consécutives, mais souvent juxtaposées. Le mot est emprunté au grec au XVe siècle et veut dire, de façon littérale, la description (graphia) d'un lieu (topo). Ce sont probablement les variations des significations accordées aux termes "lieu" et
"description" qui ont permis cette polysémie. Comme l'écrit Dralet en l'an VIII : "Faire une
topographie n'est donc autre chose qu'écrire ou décrire un lieu ; et la signification du mot décrire
n'étant limitée par aucun modificatif, une topographie, en général, doit faire connoître le pays qui en est l'objet, sous tous ses rapports."D'un emploi assez rare avant la fin du XVIIIe siècle, le mot semble alors pouvoir être le synonyme du mot chorographie. C'est ainsi qu'en 1660-1663 est publiée une Topographia Galliae ou Chorographie et topographie générale du puissant royaume de France.
L'ouvrage contient une histoire du pays, des cartes géographiques et des gravures représentant les principales villes. Par sa richesse, la description peut se raccrocher au style des "statistiques
descriptives" qui connaîtront leur âge d'or sous la Révolution. Celles-ci se développent, en effet,
principalement à la fin du XVIIIe siècle dans un contexte de curiosité encyclopédique qui accole
l'histoire, la connaissance des monuments, la description des paysages, l'inventaire des productions et l'histoire naturelle. Dans cet ensemble, la topographie peut servir de point de départ à l'enquête.
Ainsi, le ministre Chaptal dans sa circulaire aux préfets, de l'an IX, écrit :"Le mémoire doit
commencer par une topographie de votre département dans laquelle vous exposerez sa position,
ses bornes, le cours de ses rivières, etc ; puis vous me parlerez des plantes qui y croissent, des
animaux qui y vivent, de ce qui est relatif à l'histoire naturelle, l'histoire des arts, aux usages et aux coutumes locales". On pourrait en conclure que la topographie couvre tous les domaines, mais plutôt que par ses objets, il semble plus judicieux de la définir comme une méthode. Comme l'écrit Villeneuve, l'auteur de la statistique des Bouches-du-Rhône, parue tardivement (1821-1829) : "La topographie physique [...] fait connaître les lieux , la topographie administrative [décrit] les habitations". La topographie serait donc avant tout : faire connaître, décrire... l'idée sous-jacente étant probablement la finesse et la précision. Le dernier tiers du XVIIIe siècle voit également l'essor, dans le cadre d'un néo-hippocratisme ambiant, d'un autre genre de topographie : la "topographie médicale". En 1776, la Société royale de médecine engage ainsi une vaste enquête visant à la description du Royaume et articulant trois des éléments d'Hippocrate, c'est-à-dire les airs, les eaux et les terres. Les descriptions produites en réponse à ce programme relèvent d'une analyse systémique visant à lier dans une chaîne causale les pathologies observées, l'humidité sous toutes ses formes et le relief, le tout étant lié par l'idée de circulation. L'expression peut alors concerner aussi bien une ville (Paris en 1771, Boulogne sur mer en 1828), une contrée réduite (la vallée de Montmorency en 1839), ou une zone plus vaste (la généralité de Paris en 1783). La Topographia Galliae évoquée plus haut semble également pouvoir être rattachée à une autre tradition, qui connaît un avenir de beaucoup plus long terme que la statistique descriptive : la représentation des contrées par la carte. On peut de ce point de vue parler d'une lente imposition de la carte dans la topographie dont une partie de l'histoire devrait évoquer la production des Cassini. Nous prendrons cependant pour archétype l'évolution des travaux de Robert de Hesseln. En 1771 il publie un Dictionnaire universel de la France, contenant la description historique et géographique des provinces, villes, bourgs et lieux remarquables du royaume, ouvrage qui pourrait se rapprocher de la Topographia Galliae..., mais qui, en ce dernier tiers de siècle s'en sépare par l'absence de carte. On est encore ici du côté de l'ancienne forme de la topographie. En 1780, Hesseln déploie sa pensée du côté de la cartographie en publiant sa Nouvelle topographie, ou description détaillée de la France par carrés uniformes dont les cartes seront accompagnées d'un discours. Cette fois-ci la carte est passée au premier rang du discours topographique. Sa qualité est alors fixée à l'aune des techniques de lamesure et de la triangulation. La carte de Hesseln sera proposée aux Constituants
- qui la refuseront
- pour servir de base au découpage en départements dont elle aurait en même temps fourni la
description. Une quatrième tradition de travaux topographiques, qui correspond aux activités des ingénieurs topographes du dépôt de la guerre doit enfin être évoquée. Quel que soit son nom, il semble qu'il faille faire remonter la création du dépôt à la fin du XVIIe siècle (1688). À l'origine, les travaux topographiques ne comprennent que peu de travaux de projection verticale, et jamais sans les accompagner de nombreux mémoires. Mais face à la concurrence de la carte de Cassini et aux productions du Génie, la carte s'impose progressivement à l'intérieur d'un argumentaire relatif à la supériorité technique des "topographes militaires". Leurs travaux relèvent tant des levés sur le territoire français en tant de paix (la carte du Dauphiné commencée en 1749, voire la carte des chasses du Roi) que de la production de cartes pour les batailles et de la saisie de cartes étrangères pendant les guerres. La carte de bataille n'est cependant jamais séparée d'une notice historique, le couple ainsi formé devant permettre la description de l'événement. Sous le Consulat, l'institution du dépôt de la guerre affirme fortement sa valeur scientifique en produisant des cartes de très haut niveau, revendiquée comme étant bien meilleure que les cartes de Cassini. Cette prétention de supériorité scientifique est d'ailleurs affirmée dans le Mémorial topographique et militaire qui commence à paraître en 1802, soit au moment où la Commission topographique est amenée à discuter de la mise en chantier de la future carte de France au 1/80000e dite d'état-major. Le dépôt de la guerre, à l'origine de cette commission fixe à ce moment "la langue de la topographie" (pour reprendre les propos du directeur du dépôt de la Marine) dans toutes les institutions françaises. On se trouve donc, dans les années 1810-1820 avec l'existence de quatre topographies coexistantes et qui utilisent parfois les résultats de leurs voisines, comme lorsque la statistique départementale juxtapose les résultats des topographies médicales et la carte, parfois très détaillée, du département.
Il semble cependant difficile de conserver plus avant cette impression d'unité puisque s'imposent à cette époque de nouvelles normes, tant dans la représentation que dans la construction des
données qui vont entraîner la disparition, parfois lente, de la plupart des topographies au profit de la seule carte topographique. Pour ce qui en est des statistiques descriptives, le genre s'éteint très vite au profit d'une statistique quantitative prétendant à plus d'objectivité et permettant la comparaison.
La topographie sensible aux paysages et aux pratiques culturales et aux monuments y disparaît au profit d'un voisinage de circonscriptions contenant des quantités d'habitants ou de productions. La topographie médicale se voit opposer des analyses sociales à la Villermé qui, tout en maintenant l'idée de système, déconnecte l'analyse des questions territoriales. La topographie militaire, à force d'insister sur la technique cartographique défait le lien historique que ses topographes entretenaient avec la description textuelle de l'événement, moins nécessaire il est vrai dans une armée voulue comme étant sans conflit européen, et qui ne s'est pas encore réellement tournée vers l'aventure coloniale. La carte au 1/80000e devient l'élément majeur de la production des services topographiques de l'armée. Trois éléments semblent pouvoir caractériser le deuxième tiers du XIXe siècle. Le premier relève de la tradition et correspond au maintien des usages du mot topographie du côté d'une description littéraire, même si on y insiste principalement sur l'idée de localisation d'une circonscription par rapport à celles qu'elle jouxte, ainsi que sur les formes du relief et sur l'hydrographie, comme chez Abel Hugo. Le deuxième relève d'une tentative expansionniste, voire annexionniste de la topographie militaire qui au travers de la publication de nombreux manuels ainsi que du processus de construction de la carte d'État-major affirme, par un discours technique sa mainmise sur la topographie. Si l'on prend le manuel de topographie militaire du lieutenant Roux, daté de 1846, c'est à la planimétrie et au nivellement que sont consacrés les plus longs développements. Notons cependant qu'une partie du développement relative au dessein, et qui intègre les établissements humains sert de transition à une courte partie relevant de la statistique qui s'intéresse tant aux populations qu'aux productions pouvant être employées par une armée en campagne. Le troisième élément est à chercher du côté de la géologie balbutiante qui, semble attribuer, comme chez Antoine Passy, la "configuration du sol" à la topographie, alors qu'elle s'attribue la mission de "faire connaître les différentes couches minérales". Le relief (dans le sens que nous donnons aujourd'hui à ce mot) semble donc prendre une part croissante dans une topographie très liée à la cartographie et à ses techniques, cela sans pour autant qu'une description, sous forme littéraire, ne disparaisse complètement. Le grand dictionnaire Larousse, qui paraît à la fin du deuxième tiers du XIXe siècle, donne une définition de la topographie à l'image de ces évolutions.
La notice est décomposée en deux parties, tout d'abord l'on y énonce le fait que la topographie
peut-être "Description détaillée d'un lieu, d'un pays, d'un canton particulier", puis qu'elle est "l'art de représenter par le dessin la forme détaillée d'un lieu, d'une contrée". Vient ensuite une longue définition encyclopédique qui insiste fortement sur la technique de la représentation du relief. Cette importance de la carte va aller croissant durant le dernier tiers du XIXe siècle, avec par exemple l'un des courants majeurs de la géographie prévidalienne qui associe Hennequin, un ancien membre du dépôt de la guerre à Ludovic Drapeyron. Ceux-ci dans le cadre de la réaction à la défaite rêvent de relever la France en apprenant aux plus jeunes la maîtrise de la carte d'État-Major. Ces deux membres fondateurs de la Société de Topographie créée en 1876, s'ils insistent sur la topographie, dont ils font l'abc de la géographie - à partir de laquelle il est possible de passer ensuite à la géologie puis à la botanique - n'en continuent pas moins à considérer les statistiques, la botanique et la géologie comme participant d'une science topographique. Au-delà de cette distance à la description littéraire qui semble impossible à prendre, l'élément principal de l'affirmation de la carte se retrouve tant chez les tenants de la société de topographie que chez les Vidaliens, non-pas dans leurs conceptions scientifiques, mais dans leur engagement pédagogique, principalement dans le cadre de l'école primaire. C'est en effet là que "l'exercice topographique", qui est celui de l'apprentissage de la lecture de la carte d'état-major (qui sera un jour la carte topographique) trouve sa plus large application. Là, la carte détaillée qui permet la reconnaissance des formes du terrain de sa petite patrie va servir à former une future nation par la topographie. À l'université, la question est autrement débattue, mais la géographie est alors une discipline en pleine construction, dans laquelle le vocabulaire n'est pas clairement fixé et encore moins unanimement reconnu. Le reclassement des vocabulaires, dans les années 1870-1890 donne à voir l'évolution d'un mot qui devient synonyme de relief ou de modelé, tout en conservant une relation forte à la carte. L'échec des propositions de Drapeyron, qui aurait souhaité une topographie-géographie ancrée en dehors de l'université, et la réussite de l'école vidalienne qui impose une conception sensible au "milieu" et au "genre de vie" placent la topographie, réduite aux formes du terrain à petite échelle, dans une position ancillaire. La carte topographique - supplée par la photographie - devient l'outil par excellence de connaissance du terrain. En 1907, le dictionnaire de Demangeon définit la topographie, comme "l'art de représenter sur un dessin appelé carte ou plan, les détails qui se trouvent à la surface du sol, qu'ils soient naturels ou artificiels. Les opérations à l'aide desquelles on exécute ce dessin constituent le levé ; elles sont de deux sortes : la planimétrie et le nivellement". L'importance de l'aspect technique, continuellement réaffirmé depuis le début du XIXe siècle, a donc progressivement restreint le domaine de la topographie. L'usage de la photo-topographie, qui se développe après la Première Guerre mondiale ne fait qu'ajouter à l'aspect technique de l'activité topographique tout en continuant à la lier par bien des aspects à la mainmise des militaires sur la production des cartes, ceci tant en France que dans le reste de l'Europe. Notons cependant qu'encore à la fin du XXe siècle les définitions du mot topographie ne se sont pas toutes affranchies de l'idée de description d'un lieu ou d'une portion d'espace, comme si les géographes regrettaient d'avoir restreint ce mot à sa portion congrue. Dans son ensemble, le sens du mot topographie ne change pas réellement au XXe siècle,il connaît en revanche un usage croissant chez les géomorphologues d'une part, et, du côté de l'enseignement de la géographie à l'université au travers du fameux exercice de la "coupe topo". De cet usage découle une précision croissante qui va opposer, par exemple, la topographie en tant que présentation descriptive des formes à la géomorphologie, qui se trouve du côté de l'analyse ou, autre exemple entre orographie dans le sens de disposition du relief et topographie dans celui de
description du relief.

lundi 23 juin 2008

Le plâtre...De où vient il? Comment est il fabriqué?

Fabrication du plâtre
et des plaques de plâtre

I Historique de la découverte du plâtre :

* Déjà à la préhistoire, l’homme s’est aperçu que les pierres blanches constituant le foyer du feu s’effritaient à cause de la chaleur.
o En Égypte, l’homme se servait du plâtre pour assembler les pierres des édifices.
Les romains eux se servaient du plâtre pour les enduits et les sculptures.
+ Au Moyen-Age, l’homme s’aperçoit que le plâtre résiste mieux au feu que le bois. Donc il l’utilise comme enduit de protection.
# Au XVIIIème siècle, Paris devient la ville du plâtre grâce à ses gisements souterrains, au XIXème siècle vient l’invention du four à plâtre, ce qui permet d’augmenter la production.
Aujourd’hui, le plâtre fait partie de notre vie.

II Constituants du plâtre :
Le plâtre est réalisé à partir du gypse.
* Le gypse naturel
Le gypse est une pierre naturelle qui appartient à la famille des évaporites qui sont les roches sédimentaires les plus solubles dans l’eau.
* Origines :
On considère qu’il résulte de l’évaporation de l’eau des lagunes marines sursaturées.
Lorsque le niveau des océans augmente, les lagunes se remplissent :

Mer ou océan lagune marine

Le niveau de l’océan baisse, l’eau de la lagune s’évapore et le gypse se dépose au fond.


dépôts de gypse

Implantations des ressources de gypse naturel en France :
Bassins producteurs de gypse.

* Gypses de synthèse : Le gypse de synthèse est le produit d’une réaction chimique industrielle. Les principales sources de gypse chimique :
+ la fabrication de l’acide phosphorique
+ la fabrication d’autres acides minéraux (acide citrique…)
+ la désulfuration des gaz

III Fabrication du plâtre
La fabrication du plâtre, nécessite plusieurs étape :

1. Extraction du gypse à l’aide d’explosifs, quand il s’agit de gisement à ciel ouvert : " des carrières ".



1. Acheminé depuis la carrière à l’aide de camons, le gypse subit un concassage, afin de réduire la dimension de ses grains.
2. Le gypse à l’aide d’un tapis, est transporté vers le criblage. Cette opération consiste à ne sélectionner que les grains de diamètre inférieur à 40 mm.
3. Le gypse ainsi sélectionné est stocké en tas dans un local couvert avant d’être homogénéisé, car le gypse extrait n’est pur qu’à 90% . Aussi il sera mélangé à l’aide d’une machine, composée de râteau qui va mélanger les couches de gypse.

Remarque :
Ce local peut stocker jusqu’à 1200 tonnes de gypse ce qui représente une journée de fabrication de plâtre.

5.Toujours à l’aide de tapis, le gypse est conduit dans un four où il sera placé dans un moulin, où à l’aide d’une vis sans fin il est broyé et écrasé (comme dans un moulin à café.).

Il sera cuit à 150°c. Ce four permet de faire remonter le gypse cuit par le bout du four, tandis que les impuretés plus lourdes, restent au fond.

Après refroidissement à 60°c il devient du semi-hydrate (le gypse a perdu une molécule d’eau).











6.Stockage dans deux silos qui représente deux à trois jours de production.
7.Le plâtre est ensuite mélangé dans un malaxeur avec différents ajouts
(100 kg semi-hydrate + 70 kg ajouts !!):

o De l’amidon, pour améliorer l’adhésion entre le plâtre et le carton.
o Des adjuvants.
o Des retardateurs pour modifier les temps de prise du plâtre…






IV Fabrication d’une plaque de plâtre


* Généralité :






La chaîne de fabrication des plaques de plâtre s'étale sur 450m.
Les plaques de plâtre sont constituées de deux plaques de carton qui prennent en sandwich du plâtre.


Le carton utilisé dans la fabrication des plaques est livré en rouleau de 11 km ce qui représente un poids de 3 tonnes. L’épaisseur est de 0,1mm. Ils sont changés toutes les deux heures environ.
Suivant l’utilisation de la plaque de plâtre, il existe différent types de carton avec des classements au feu de M0 à M1.







* Mode de fabrication :

A l’aide d’un tapis on place la première plaque de carton, puis on vient étaler le plâtre à l’aide de trois sorties.
Le plâtre est préalablement mélangé avec de l’eau dans un malaxeur et sa température est maintenue à 70°c.
Le deuxième carton est ensuite posé, et on laisse la plaque sécher.Enfin, après refroidissement, les plaques sont coupées aux dimensions voulues, puis elles sont stockées sous forme de palettes avant la livraison.